La rentrée littéraire 2015 frémit déjà. Dès la mi-août elle sera là, toujours nouvelle et pourtant assez semblable aux précédentes. On voudrait raisonnablement s’en tenir éloigné mais l’effervescence médiatique emportera encore les plus faibles d’entre nous, ou les plus passionnés d’actualité littéraire.
Alors voici quelques titres qui m’attirent, en regrettant qu’il y ait peu d’hispanophones proposés cette année. Plus bas, ceux dont il sera question à la rentrée (et qui ne sont pas forcément les mêmes…).
Actes Sud
Mathias Enard : Boussole → ma chronique (déçue…)
Insomniaque, sous le choc d’un diagnostic médical alarmant, Franz Ritter, musicologue viennois, fuit sa longue nuit solitaire dans les souvenirs d’une vie de voyages, d’étude et d’émerveillements.
Inventaire amoureux de l’incroyable apport de l’Orient à la culture et à l’identité occidentales, Boussole est un roman mélancolique et enveloppant qui fouille la mémoire de siècles de dialogues et d’influences artistiques pour panser les plaies du présent.
Anne-Marie Garat : La source
Dans une demeure baroque, inattendue, extravagante, nichée en contre-bas d’un bourg de Franche-Comté, Lottie, solide nonagénaire, vit seule. L’histoire de cette maison, du domaine et de ses fantômes, Lottie va la dévider par le travers pour la narratrice, professeur de sociologie de passage sous couvert d’une enquête universitaire. Mais faut-il la croire sur parole ?
Au Diable Vauvert
Julien Blanc-Gras : In utero
Globe-trotter insatiable, l’auteur a posé ses valises pendant 9 mois pour observer un ventre s’arrondir. Journal de grossesse, In utero explore cette période de latence qui transforme l’homme en père et la femme en baleine.
Calmann-Lévy
Martin Amis : La zone d’intérêt → ma chronique (plus que déçue)
Soixante-dix ans après la libération des camps, et des milliers d’ouvrages plus tard, comment explorer à nouveau la Shoah sans reprendre les mots des autres ? Comment oser un autre ton, un regard plus oblique ? En nous dévoilant une histoire de marivaudage aux allures de Monty Python en plein système concentrationnaire, Martin Amis remporte brillamment ce pari dans La Zone d’Intérêt, son roman le plus audacieux à ce jour.
Le cherche midi
Richard Powers : Orfeo → ma chronique
Peter Als, 70 ans, est un compositeur solitaire, à la vie bien rangée. En quelques jours, son existence va basculer. Une visite de la police, une infection bactériologique dans un hôpital de l’Alabama et Peter est soupçonné de terrorisme. La Sécurité nationale veut l’entendre, la presse s’en mêle, il préfère prendre la fuite. Commence alors pour lui un périple à travers les États-Unis, afin de retrouver certaines figures de son passé, son ex-femme, sa fille : un voyage clandestin dans l’espace autant que dans la mémoire, l’occasion d’une possible renaissance.
Fayard
Ryan Gattis : Six jours
29 avril-4 mai 1992.
Pendant six jours, l’acquittement des policiers coupables d’avoir passé à tabac Rodney King met Los Angeles à feu et à sang.
Pendant six jours, dix-sept personnes sont prises dans le chaos.
Pendant six jours, Los Angeles a montré au monde ce qui se passe quand les lois n’ont plus cours.
Gallimard
Boualem Sansal : 2084
L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions.
Gallmeister
James McBride : L’oiseau du Bon Dieu
En 1856, Henry Shackleford, douze ans, traîne avec insouciance sa condition de jeune esclave noir. Jusqu’à ce que le légendaire abolitionniste John Brown débarque en ville avec sa bande de renégats. Henry se retrouve alors libéré malgré lui et embarqué à la suite de ce chef illuminé qui le prend pour une fille.
L’Olivier
Christian Oster : Le coeur du problème
En rentrant chez lui, Simon découvre un homme mort au milieu du salon. Diane, sa femme, qui,selon toute vraisemblance, a poussé l’homme par-dessus la balustrade, lui annonce qu’elle s’en va. Elle ne donnera plus de nouvelles. Simon, resté seul avec le corps, va devoir prendre les décisions qui s’imposent.
David Foster Wallace : L’infinie comédie
Le lieu : l’Amérique du Nord (les U.S.A., le Canada et le Mexique ont fusionné en une fédération.) L’époque : le futur proche. La Société du spectacle a gagné, et la population hébétée par la télévision, les loisirs et la consommation à outrance ne songe plus qu’à se distraire. Le décor : une académie de tennis et un centre de désintoxication.
Sabine Wespieser
Diane Meur : La carte des Mendelssohn
Au retour d’un séjour marquant à Berlin, Diane Meur, fidèle à son goût pour les filiations, décide de mener l’enquête sur Abraham Mendelssohn, banquier oublié de l’histoire, qui servit de pont entre le Voltaire allemand et un compositeur romantique plus précoce encore que Mozart. Mais comment ne pas remonter d’abord à l’origine, à Moses, le petit infirme du ghetto, qui à onze ans maîtrisait Torah et Talmud, à quatorze ans partit seul sur les routes rejoindre à Berlin un professeur bien-aimé ?
Sonatine
R.J. Ellory : Les assassins
Sur dix-huit mille assassinats par an aux États-Unis, seulement deux cents sont le fait de tueurs en série. Aussi les forces de police ne privilégient-elles que rarement la piste du serial killer. Lorsque quatre homicides sont commis en quinze jours à New York, selon des modes opératoires complètement différents, personne ne songe à faire un lien entre eux. Personne, sauf John Costello.
Stock
Nick Hornby : Funny Girl → ma chronique
Les années soixante battent leur plein et le pays entier se passionne pour Sophie Straw, l’actrice comique qu’on n’attendait pas, beauté venue de Blackpool qui n’aspire qu’à faire rire les gens.
En coulisses, les acteurs et toute l’équipe passent des moments inoubliables. Mais lorsque la réalité commence à rattraper la fiction, le groupe doit alors choisir : continuer comme prévu ou tout changer.
Et je fais un pari (facile) sur les quinze titres français qui feront le plus parler d’eux dans les médias en cette rentrée littéraire 2015 :
Un amour impossible de Christine Angot (Flammarion)
Conversations d’un enfant du siècle de Frédéric Beigbeder (Grasset)
Vladimir Vladimirovitch de Bernard Chambaz (Flammarion)
Histoire de l’amour et de la haine de Charles Dantzig (Grasset)
Les eaux troubles du mojito de Philippe Delerm (Le Seuil)
Au pays du p’tit de Nicolas Fargues (POL)
La dernière nuit du Raïs de Yasmina Khadra (Julliard)
Quelqu’un pour qui trembler de Gilles Legardinier (Fleuves)
Eva de Simon Liberati (Stock)
Le crime du comte Neville d’Amélie Nothomb (Albin Michel)
L’amour à trois d’Olivier Poivre d’Arvor (Grasset)
Re-vive l’Empereur ! de Romain Puertolas (Le Dilettante)
Vie ? ou Théâtre de Charlotte Salomon (Le Tripode)
Football de Jean-Philippe Toussaint (Minuit)
D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan (Lattès) → ma chronique
Je suis assez rarement la rentrée littéraire, mais il y a de fortes chances que je lise six jours.
Il a l’air vraiment bien, bon suspens !
c’est vrai que cela va vite arriver! Merci pour ces premiers repérages!
Merci pour ce tour d’horizon ! En général je suis la rentrée littéraire d’assez loin et j commence à la lire lorsque les romans débarquent à la mediatheque
Quelques tentations de mon côté…
…Merci de ces infos , pour ma part , je préfère souvent les romans de la rentrée de janvier ! Moins d’effervescence ,de médiatisation, et de course aux prix …
Sans prix à la clé, c’est vrai que c’est plus serein.
j’attends les commentaires sur le blogs je trouve certains titres très attirants.
Pas encore de tentations irrésistibles mais je suis sûre que ça viendra 😉 Merci pour ce premier aperçu.
J’ai des pavés anglais en vue (mais des siècles passés) Pas de Padura, oui hélas. Restons calmes. Mais ta liste finale sera proche de la réalité, je ne parie donc pas contre toi! ^_^
Bof, bof tout cela. Plus ça va, moins ça va. J’ai l’impression de voir toujours les mêmes têtes de gondole, avec le matraquage médiatique qui va avec. C’est aussi une raison pour laquelle je me tourne vers les maisons à la ligne éditoriale plus inventive, moins formatée.
Oui le danger, c’est bien de faire fuir les gens avec toujours le même battage. Mais enfin, on parle de livres et ça, c’est déjà bien…
parfait pour moi je retiens le Enard et le Ellory
Côté français je passe
chic je vais pouvoir faire des folies vestimentaires 🙂
chaque chose en son temps pour ma part 🙂
Oh là là, déjà tant de tentations… moi qui ai l’impression de ne pas avoir du tout fait le tour de la rentrée 2014 !
Moi pareil : il me reste deux titres sur mes étagères, d’autres sont encore notés…
Je te suis pour le roman de Mathias Enard. J’en attends d’autres non cités, notamment le nouveau Jeanne Benameur.
J’ai remarqué que mes auteurs favoris publiaient leurs livres une année sur deux, et toujours la même année, et je vois que cette année n’est pas la bonne 😉
J’ai repéré quelques titres aussi, mais je me méfie : souvent parmi les premiers que je repère se trouvent ceux qui me déçoivent le plus ensuite ! Et les belles surprises arrivent de ceux que l’ont n’attendaient pas. Enfin, comme j’achète peu de livres neufs en grand format à leur sortie, les dégâts sont minimes ! 😉
Une belle rentrée littéraire, je sens ! Ma LAL en tremble d’avance. Le Julien Blanc-Gras, il me le faudra en tout cas, c’est clair !
Les 2 chez Actes Sud me tenteraient pas mal. A voir; wait & see.
Mis à part le JP Toussaint, peu de tentations pour moi….
Et celui de Mathias Enard…
Je me disais aussi…
Bonsoir Sandrine, comme Yv, peu de tentations sauf le Toussaint, le Garat et peut-être le Sansal. Bonne soirée.
J’ai déjà « La petite barbare » d’Alice Manfredi chez Belfond, et le nouveau Ellory, qui m’attendent… On verra, j’espère beaucoup du second !
Chère Miss Alfie, je pense que tu dois beaucoup espérer du premier. Bises. Astrid Manfredi
La liste des Français …. On pourrait en rire si ce n’était d’un ennui programmé ! Et pas un Echenoz pour compenser …
Dans l’esprit du film de Lindon sur son rôle de vigile en hypermarché, on parle d’un roman, Ressources inhumaines, de F. Viguier, qui parlerait des coulisses de la grande surface.
A rapprocher peut-êrre aussi de Debout payé de Gauz, gros succès l’an passé…
Le McBride est magnifique. J’espère que la traduction le sera aussi. J’avais le David Wallace Foster dans ma LAL, je vais l’en sortir pour l’occasion. J’ai ajouté le Ryan Gattis, même si le sujet me fait un peu peur. Et si Jean-Philippe Toussaint parle de football, je prends aussi.
Eh bien voilà, ton marché est fait 😉 Le Ryan Gattis, ça peut être tout l’un oou tout l’autre. L’éditeur fait beaucoup de bruit autour, ça n’est pas toujours bon signe, mais le sujet me tente…
Je ne me suis pas encore penchée sur la question mais je sais déjà que je vais faire l’impasse sur certains auteurs « bankable » 😉
Ce qui est dommage, c’est qu’on sait déjà qu’on ne va entendre parler que d’eux alors qu’il y en aura tant qui seront malheureusement ignorés et qu’on ne lira donc pas…
Amélie Nothomb ? Non, c’est pas vrai ? On est tous hyper étonnés 😉
Tu verras : à la première rentrée sans Amélie, on sera tous tristes !
Mais il faut absolument ajouter un primo-romancier à cette liste ! Je dresse la liste de tous les titres de la rentrée littéraire 2015 côté premier roman sur mon blog et je peux te garantir que certains ont l’air de sacrément valoir le détour… Aie confiaaaaance !
C’est vrai que je suis un peu frileuse de ce côté-là : j’attends les premiers billets !
Oh quel dommage ! J’ai tendance à trouver les premiers romans particulièrement bons. Comme si les auteurs mettaient toutes leurs tripes dedans. A titre d’exemple : Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, Le club des incorrigibles optimistes, La couleur des sentiments, Le complexe d’Eden Bellwether, Debout-payé, Le liseur du 6h27… pour n’en citer que quelques-uns dont tu as sûrement entendu parler ou que tu as lus, sont des premiers romans. Exceptionnels. Mais je comprends que tu attendes que l’on défriche le terrain…