Ils n’étaient que des enfants et ils sont morts dans une maison de redressement à la fin du XIXe siècle. Bien des années après, leur souvenir revient hanter les habitants du village qui l’abrite, des habitants tout sauf innocents…
Faute de mieux, j’applique le mot-clé rural noir à des romans noirs qui ont quitté les trottoirs des grandes villes pour pour les paysages non moins inquiétants de la campagne.
Un article du Guardian suggère que le genre existe depuis longtemps aux États-Unis. Là-bas, il peut prendre le nom de country noir. Il englobe aussi bien les romans de William Faulkner que ceux de Donald Ray Pollock et Ron Rash. Sur Tête de lecture, il ne concerne que des romans français.
J’ai ressenti le besoin de ce mot-clé à la lecture d’un certain nombre de romans noirs parus ces dernières années en France. Sandrine Collette me semble être une éminente représentante de ce genre qui casse certains codes d’un genre par ailleurs passionnant.
L’été des charognes de Simon Johannin
Bienvenue chez les rednecks made in France : premier roman coup de poing, France d’en-bas, quart-monde social et culturel… une entrée en force dans la littérature.
Les lois du ciel de Grégoire Courtois
Une sortie scolaire dans les bois tourne au jeu de massacre et le film d’horreur trouve son équivalent littéraire : les âmes sensibles s’abstiendront mais les amateurs se réjouiront de cette belle maîtrise narrative.
Grossir le ciel de Franck Bouysse
Je ne sais si l’étiquette « roman noir rural » existe, mais c’est ce qui me vient au moment de caractériser ce roman. Franck Bouysse met en scène deux taiseux, Gus et Abel, sur la terre mourante et inhospitalière de la Lozère profonde. Entre eux : le passé…
Pierre noire de Chantal Forêt
Avec « Pierre noire », Chantal Forêt décrit la minutieuse descente aux enfers d’un couple peu à peu obsédé par une maison : il s’aveugle dans l’enthousiasme de la rénovation, elle s’enferme dans le passé dramatique de l’ancienne propriétaire, une certaine Marie la Polonaise morte pendue dans la grange dix ans auparavant…
Six fourmis blanches de Sandrine Collette
En seulement deux romans, Sandrine Collette a su créer l’impatience. Vers quelle inhospitalière nature va-t-elle nous entrainer cette fois ? Fiez-vous à la couverture (assez laide au demeurant), c’est bien de montagne qu’il s’agit, de haute montagne enneigée et de randonnée. Deux fils narratifs pour une histoire qui s’installe lentement et monte en tension autant qu’en[…]